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SHSC – Ressources historiques
Famille Franchère
Index de l’article
Famille Franchère
Son commerce
Généalogie partielles des Franchère
À Saint-Mathias-sur-Richelieu
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Nous nous étions intéressés d’abord à Timothée Franchère, qui fut un marchand prospère à Saint-Mathias-sur-Richelieu. Puis à toute cette famille bourgeoise, qui s’est illustrée dans le commerce et la politique. Nous livrons aux lecteurs un portrait de famille des Franchère que nous avons fréquentés dans les archives. Surtout de ceux de la vallée du Richelieu. Nous soulignons seulement que le célèbre voyageur, Gabriel Franchère, et le non moins réputé artiste Joseph-Charles Franchère sont des cousins de cette famille. Notons aussi que le village nommé Sainte-Marie ou Sainte-Marie-de-Monnoir, dans ce texte désigne aujourd’hui Marieville et la région.
Timothée Franchère (1791-1849), marchand à Saint-Mathias et patriote actif, s’est engagé dans le développement de Saint-Mathias dans tous les domaines, tant commerciaux que scolaires ou politiques. Il profite de la prospérité des années 1815 à 1830, mais ne paraît pas avoir trop souffert de la récession des années 40. À sa mort, il laisse un actif impressionnant. Par ailleurs, alors qu’ils partagent avec Eustache Soupras un marché de campagne relativement limité, les frères Franchère et Eustache Soupras ne se livrent pas à une concurrence déloyale. Quoiqu’ils soient compétiteurs dans le négoce, ils sont des collaborateurs dans les projets de développement.
Franchère est associé en 1820 avec Eustache Soupras, négociant de Saint-Mathias, et plusieurs autres marchands et seigneurs de la vallée du Richelieu dans la construction du bateau à vapeur De Salaberry (Joseph Demers, 30 octobre 1820). Il est aussi partenaire actif avec plusieurs personnes dans l’achat du bateau à vapeur Le Richelieu (Louis Chicou-Duvert, 16 avril 1825). Non seulement, il s’implique dans le transport et le commerce sur la rivière Richelieu, mais Timothée Franchère s’engage activement dans la construction du canal de Chambly. Il est commissaire pour le canal de 1831 jusqu’en 1843 (La Minerve, 21 avril 1831; Basile Larocque, 9 février 1833; 20 avril 1843). Les autres commissaires sont Samuel Hatt, seigneur de Chambly, René Boileau, notaire de Chambly, William McRae, marchand de Saint-Jean et Eustache Soupras, négociant de Saint-Mathias.
Officier rapporteur à l’élection du 2 octobre 1830 dans Rouville (La Minerve, 23 septembre 1830), Franchère est aussi capitaine de milice (Registre de Sainte-Marie, le 28 août 1836), et il fut le premier maire à Saint-Mathias, élu le 31 juillet 1845. Il est syndic élu, de même qu’Eustache Soupras, pour l’administration des écoles (Paul Bertrand, 30 juin 1830; 9 juin 1834).
Patriote actif, il dut s’exiler aux États-Unis le 17 novembre 1837. Les autorités militaires offraient cent livres pour l’arrestation de Timothée Franchère; il est incarcéré le 7 janvier 1838. Plus tard, il réclamera des autorités la somme de 1 300 livres pour les pertes subies à l’époque des Troubles. Il aurait reçu 837 livres de dédommagement (Paul Bertrand, 5 juillet 1850).
Candidat défait dans le comté de Rouville, le 8 mars 1841, contre Alphonse de Salaberry, il est élu député de Rouville à l’élection partielle du 25 septembre 1843, et réélu en 1844. Il ne se présente pas en 1848. Il avait été nommé juge de paix, le 21 septembre 1843 (L’Aurore des Canadas, 28 septembre 1843). Décédé le 5 octobre, il est inhumé le 10 octobre 1849, âgé d’environ cinquante ans, ancien membre du Parlement provincial, lieutenant-colonel de milice du premier bataillon de milice du comté de Rouville, mort depuis cinq jours (Registre de Saint-Mathias, 10 octobre 1849).
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SON COMMERCE
En plus d’un magasin de vente au détail, Timothée Franchère fait du négoce de produits agricoles, les grains, surtout le blé qu’il expédie à Québec (Paul Bertrand, 7 juin 1825, 7 septembre 1830; 10 février 1846). Il vend aussi du bois, le pin, le frêne, le cèdre, l’épinette rouge (Paul Bertrand, 19 décembre 1825; 2 décembre 1828; 21 février 1829), des animaux (Théophile Lemay, 29 janvier 1836), des terrains (Paul Bertrand, 27 juin 1839; 30 août 1841; 20 janvier 1847). Il fait dans le prêt d’argent aux habitants (Paul Bertrand, décembre 1825; en mars et avril 1835; 29 août 1848). Il possède une barge pour le transport de ses marchandises, La Cordélia, qu’il échange pour La Caroline (Paul Bertrand, 16 août 1831; 18 octobre 1831; 24 mai 1839; Charles-Gédéon Coursoles, 7 novembre 1835). Il ne néglige aucune source de bénéfices, comme les revenus de moulins à scie ou les recettes des ponts à péage (Paul Bertrand, 1 octobre 1838; 10 mars 1846; 10 août 1848).
Il est établi en société avec Charles Mongeau, qui avait ouvert une succursale à Saint-Athanase (Paul Bertrand, 27 janvier 1835; 6 juin 1841).
Quelques revenus de placements lui permettent de verser des rentes à des membres de sa famille. Timothée Franchère transfère à dame Marguerite Franchère, veuve de feu René-Séraphim Bourdages de Sainte-Marie… une rente annuelle et perpétuelle de 720 livres au capital de la somme de 12 000 livres, suivant ce qui est porté au constitut consenti par Hyacinthe-Marie Delorme à la succession de feu Pierre Brunet, le 1 juillet 1812, devant le notaire Pétrimoulx… (Paul Bertrand, 21 août 1840).
Après son décès, la veuve Franchère donne procuration à Jean-Baptiste Monty, marchand de Saint-Mathias, de gérer et administrer les biens de la succession (Paul Bertrand, 11 octobre 1849 et 17 octobre 1849). A son tour, Jean-Baptiste Monty donne procuration à Edmond Dorval, commis-marchand, de gérer et administrer les biens de la communauté de feu Franchère (Paul Bertrand, 12 octobre 1849).
En décembre 1849 et en janvier 1850, Jean-Baptiste Monty entreprend de faire signer plusieurs obligations aux débiteurs de Timothée Franchère et de récupérer ces dettes dormantes.
L’INVENTAIRE de FEU TIMOTHÉE FRANCHÈRE
L’inventaire après décès de feu Timothée Franchère constitue un document volumineux de 206 pages de renseignements très détaillés. La communauté familiale laisse cinq enfants héritiers qui se partagent un actif immobilier intéressant, sans compter les créances et les obligations (Paul Bertrand, 5 juillet 1850).
La veuve Faribault déclare qu’elle a perçu du gouvernement pour les pertes du dit défunt pendant les troubles de 1837-1838, 837 livres. Elle a reçu pour la vente des parts dans la Compagnie du Richelieu, 146 livres, 19 chelins.
Il y a deux pianos dans la maison; on découvre trois portraits dans le salle de compagnie représentants Pie IX, Jacques Cartier et l’évêque Plessis.
L’inventaire comporte aussi de l’or en bijoux et de l’argenterie, etc. Il serait fastidieux de détailler ici un inventaire aussi impressionnant.
La veuve Timothée Franchère, Éléonore Faribault, s’associe à François-Xavier Mongeon, marchand de Saint-Athanase, après le décès de son mari (Paul Bertrand, 17 février 1850). L’association prévoit établir un magasin au village de Richelieu, sous le nom de Franchère et Mongeon, pour trois ans ou pour cinq ans, si les affaires vont bien. Cette société dure jusqu’en 1855.