Notre petite ville doit son joli nom à un capitaine du régiment de Carignan-Salières : Jacques de Chambly. Celui-ci serait né en 1612, à Cerny-en-Lionnais, et appartenait à une famille de la noblesse picarde dont l’origine remonte au XIe siècle. Son père se prénommait Philippe et sa mère, Louise de Laulne.
Jacques de Chambly opte pour le métier des armes et combattra notamment en Hongrie. Une longue carrière est derrière lui lorsqu’il intègre le régiment de Carignan-Salières vers 55 ans, un âge vénérable à cette époque. Le 19 avril 1665, la compagnie de Chambly s’embarque sur le Vieux Siméon et arrive à Québec le 19 juin suivant. Aussitôt débarquée, la compagnie de Chambly est dirigée vers la vallée du Richelieu, avec la mission d’ériger un fort de pieux au pied du long rapide de la rivière. Le 25 août, jour de la saint Louis, la fortification de bois est inaugurée. On l’appellera fort Saint-Louis. Mais rapidement, l’endroit prendra le nom de Chambly. Car le premier commandant du fort entreprend de développer rapidement un lieu auquel il semble s’attacher. Après avoir participé aux expéditions de 1666 contre les Iroquois, il s’y installe avec quelques soldats. Vraisemblablement, ces derniers commencent à défricher les alentours. Les compagnies du régiment sont démobilisées en 1668; l’année suivante, le sieur de Chambly retourne en France pour recruter une nouvelle compagnie. À la tête de ces hommes, il est de retour en 1670, bien décidé à coloniser sa future seigneurie qui lui sera octroyée en 1672 : un vaste territoire qui s’étend sur les deux rives du bassin de la rivière Richelieu, trois lieues de front par une lieue de profondeur. Le gouverneur Frontenac dira de son «habitation» qu’elle est «la plus jolie du pays». Mais le 5 mai 1673, le roi nomme Jacques de Chambly gouverneur de l’Acadie. Avant de partir, le seigneur de Chambly met de l’ordre dans ses affaires et fait officialiser les titres de concession à sa trentaine de censitaires. Par la suite, monsieur de Chambly connaît plusieurs pérégrinations : gouverneur de l’Acadie, puis de Grenade, il est nommé en Martinique en 1680. C’est là qu’il décède en 1687. Entre-temps, la seigneurie sera mise en vente, avant d’être reprise pour non-paiement par l’intermédiaire d’intendants et de notaires. De passage à Paris en 1679, Jacques de Chambly lègue sa seigneurie à sa fiancée, Françoise Thavenet, à la condition que cette dernière se rende en Nouvelle-France. Condition jamais respectée. Cette demoiselle Thavenet fera de sa sœur, Marguerite, épouse de François Hertel, sieur de Lafrenière, son héritière. C’est par cet étrange biais que la seigneurie de Chambly tombe entre les mains de la famille Hertel. La plupart des renseignements sont tirés de l’ouvrage monumental de Michel Langlois: Carignan-Salière 1665-1668. Cet ouvrage est épuisé, mais a été réédité avec la collaboration de la SHSC, sous forme de CD. On peut se le procurer en communiquant avec la SHSC: 450 658-2666 ou www.societehistoirechambly.org. Voir aussi, dans ce site, l’article Jacques de Chambly et Chamouille dans l’Aisne, en France, de Paul-Henri Hudon. Louise Chevrier Crédit de la photo: Jean-Philippe Boulet, Wikipédia Ce texte vous inspire des commentaires? Vous souhaitez émettre une suggestion? Merci de nous écrire.