Moi qui croyais que seul Jacques de Chambly avait porté ce patronyme célèbre en Nouvelle-France! Eh bien non! Au moins six personnes différentes ont porté le fier nom de Chambly au pays du Québec. Sans qu’il n’y ait de lien familial connu avec le fondateur du fort de Chambly. Surprenant! Une amérindienne a adopté le nom de Chambly. Une famille aussi dont les origines semblent métissées. Et même un anglophone porte le Chambly. Regardons ça de près.
Marie CHAMBLY, «requérante, dépose une requête pour compensation de ses services durant la maladie de Pierre Rose, marchand, décédé le 13 février 1702». (Pierre Raimbault, 17 janvier 1702). Inventaire. (Archives judiciaires de Montréal, 13 février 1702). Marie Chambli, «habillée en sauvagesse et ne parlant que l’iroquois» (RAPQ, 1922-1923, p. 150; Voir aussi B.R.H, XLVI, 1940, 12-22, 61-61, par Gabriel Nadeau). Voyez, au dernier paragraphe, la nature de ce service bien particulier. Bernard CHAMBLY, époux de Marie Messagué, a trois filles: Marie-Josephte, Marie-Amable et Marie-Catherine. Cette famille demeure dans la région de Pointe-Claire. Les filles renoncent à la succession de leur défunte mère. (notaire Charles Doullon-Desmarets, 14 janvier 1754). Marie-Josephte CHAMBLY, fille de Bernard et de Marie Messagué, demeurant à Pointe-Claire, a épousé Michel Brunet, (fils de Michel et Louise Jamme), le 5 janvier 1739. (Claude-Joseph Porlier, dépôt le 17 février 1739). Marie-Catherine CHAMBLY, fille de Bernard et de Marie-Anne Messagué, originaire de Sainte-Anne du Haut de l’île, épousait Étienne Robidoux, fils de feu Étienne et de Marie-Anne Larche de Saint-Ours, le 3 février 1743. (Claude-Joseph Porlier, dépôt le 22 février 1743). Clémence CHAMBLY, femme de Paul Bourgis, demeurant à Côte Saint-Paul, doit 370 livres au marchand Pierre Vallée. (André Souste, acte no 600, 29 décembre 1753). John CHAMBLY, caporal au Régiment de Fencible Infantry de Terre-Neuve, est inhumé à l’église anglicane de Québec, le 5 février 1810, par Josaphat Mountain, député chapelain de la garnison de Québec. Dans le registre de Pointe-aux-Trembles, un baptême en date du 22 janvier 1692 se lit ainsi: «Est baptisé François Dequatrebarbe, fils de Pierre Dequatrebarbe et de Marie Leroy, la jeune chevalière de Chambly». * Le service d’allaitement de Marie Chambly: Un jeune marchand de Montréal d’à peine trente ans souffrait de graves maux d’estomac en 1702. Pour calmer sa douleur on l’introduit à une Iroquoise, Marie Chambly, qui lui donne la goutte, tout comme Margot le faisait pour son chat (Georges Brassens). Or, la cure d’allaitement était négociable; on lui avait promis un habillement à la française, complet de pied en cap. Voici qu’après le décès, Marie Chambly doit entamer des procédures pour se faire payer. D’où vient que les archives recèlent quelques fois d’étranges contrats pour ne pas dire des procédés insolites ! (Référence: Abécédaire insolite de la Nouvelle-France amoureuse et lubrique, par Jean-Sébastien Marsan dans Argument, vol 16, no 2, printemps-été 2014. Surprenante Nouvelle-France, Liber, page 178.) Paul-Henri Hudon Illustration: Fort Chambly, John Henry Walker (1831-1899) © Musée McCordhttp://www.mccord-museum.qc.ca/fr/collection/artefacts/M930.51.1.486/ Ce texte vous inspire des commentaires? Vous souhaitez émettre une suggestion? Merci de nous écrire.